16/11/2010

To belge or not to belge ?



Hebben 'Belgische schrijvers' wel (nog) iets met elkaar gemeen? Heeft hun Belgische nationaliteit nog enige betekenis voor hun schrijverschap? Wat roept een term als “Belgische literatuur” bij hen op, en is dat ooit een zinnige term geweest? In hoeverre kennen zij de literatuur aan de andere kant van de taalgrens? Op deze en andere vragen geven Serge Delaive, Stefan Hertmans, Caroline Lamarche en Anne Provoost hun persoonlijke antwoord tijdens de avond To belge or not to belge? in Passa Porta op woensdag 24 november 2010. Aarzel niet om hieronder alvast uw commentaar te laten!
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La nationalité belge a-t-elle une signification pour "les écrivains belges"? En a-t-elle jamais eu ? Que regroupe l’appellation “littérature belge” ? Est-elle encore sensée ? Les lecteurs connaissent-ils la littérature de leurs voisins ? Et les auteurs, se lisent-ils d’une communauté à l’autre ? Serge Delaive, Stefan Hertmans, Caroline Lamarche et Anne Provoost essaieront de répondre à ces questions pendant la soirée To belge or not to belge, à Passa Porta le mercredi 24 novembre 2010. N'hésitez pas à laisser vos commentaires en-dessous de cet article!

Nederlandse tekst onderaan

Extrait de la préface de Piet Joostens (Het beschrijf) pour MEET n° 14, 'Bruxelles', Saint-Nazaire

La Belgique a toujours produit beaucoup d’écrivains, et beaucoup d’écrivains intéressants, mais une littérature belge n’a jamais vraiment existé. L’élément qui saute aux yeux pour expliquer l’absence d’une littérature nationale en Belgique est l’absence d’une langue propre, commune à tous, mais cette explication ne peut suffire à elle seule. Les nations modernes se sont toujours montrées extraordinairement inventives dans la construction de leurs identités culturelles, alors, pourquoi un pays jeune comme la Belgique, créé au milieu d’un siècle qui brillait par l’essor des littératures nationales, n’a-t-il pas réussi à développer un système littéraire plurilingue ?

Les nationalistes flamands purs et durs répondront sans aucun doute que l’establishment de l’époque (francophone) n’était tout bonnement pas intéressé par une culture parlant la langue des Flamands, qu’il a cherché d’emblée à fonder une Belgique unilingue francophone. Ils rappellent volontiers toutes sortes de déclarations hostiles au néerlandais, telle la fameuse « La Belgique sera latine ou ne sera pas » du conservateur invétéré que fut le cardinal Mercier.Mais comme si souvent en Belgique, la réalité est ici aussi beaucoup plus complexe. Si nous en croyons les Mémoires du romantique anversois Henri Conscience, le parrain, nota bene, de la littérature flamande et l’un des héros du nationalisme flamand, les premiers gouvernements belges ont été particulièrement favorables au développement d’une littérature belgo-flamande néerlandophone à côté d’une littérature francophone. Conscience, l’auteur du Lion des Flandres, qui allait entrer dans l’histoire comme «l’homme qui apprit à son peuple à lire», était le fils d’un soldat deNapoléon natif de Besançon et d’une flamande illettrée. Dans Histoire de ma jeunesse (1888), il raconte comment, après sa participation enthousiaste à la lutte d’indépendance belge (1830-1831), il s’est lassé de ses versifications hautement romantiques en français et s’est mis à écrire des récits dans sa langue maternelle, poussé, d’après ses dires, par un « sentiment national belge ». Lorsque Conscience publie son premier roman, il est aussitôt convoqué au Palais par Léopold Ier, qui lui glisse 400 francs et l’encourage (en français il est vrai) à continuer à écrire, en flamand avant tout, pour l’honneur et la plus grande gloire de la jeune Belgique : «Vous écrivez le flamand? Cela me réjouit de voir que l’on pratique aussi la langue de la Flandre, cette partie si prestigieuse de la patrie. Étant donné qu’il existe en Belgique plus d’une langue, il est bon que l’on use des deux, afin de doter ses peuples d’une culture et de renforcer notre nationalité.»

Au cours de la même audience, le souverain belge charge Conscience de veiller à utiliser dans sa prose le moins possible de mots français et latins, de façon à se distancer de la mode précieuse qui régnait à l’époque dans la littérature hollandaise. La littérature écrite en néerlandais par les sujets de Léopold Ier devait avoir un ton très flamand, de façon à être perçue comme belge par excellence. Dans la jeune Belgique, la littérature était encore une affaire d’État.
Bien que le français soit resté jusqu’en 1898 la seule langue reconnue, et que l’enseignement secondaire ne se soit néerlandisé en Flandre, graduellement, qu’à partir de 1883, en littérature, la couleur locale flamande a été stimulée plutôt que contrecarrée. Le nouveau royaume avait intérêt à affirmer sa légitimité sur le plan artistique également, et cela se fit entre autres en se distinguant culturellement de ses précédents maîtres (français et néerlandais). Les écrivains belges francophones qui faisaient autorité à l’époque ont eux aussi longtemps truffé leurs oeuvres d’ingrédients flamands pour souligner leur «belgitude» originelle et se différencier de la littérature franco-française : il suffit de penser à des titres tels La légende d’Ulenspiegel de Charles De Coster, Bruges-la-morte de Georges Rodenbach, Nos Flamands, le premier roman de l’écrivain naturaliste Charles Lemonnier, Les Flamandes d’Emile Verhaeren, La comtesse des digues de Marie Gevers et Masques ostendais du dramaturge Michel de Ghelderode. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les éléments culturels wallons y étaient bien moins représentés. Pour une part, sans aucun doute parce les écrivains belges les plus connus étaient de souche flamande, mais certainement aussi parce que les références flamandes avaient un je-ne-sais-quoi d’exotique, très reconnaissable à l’étranger par son altérité, et qui passait pour « typiquement belge ». Les nationalistes flamands ne l’entendront peut-être pas avec plaisir, mais, historiquement parlant, beaucoup d’éléments plaident justement pour considérer la littérature flamande (bilingue à l’origine) comme un produit culturel belge par excellence.

Aujourd’hui, ce « fantasme flamand» constitutif de la littérature belge a quasi totalement disparu, tant dans la littérature francophone que néerlandophone. Au cours des dernières décennies, seuls quelques auteurs thématisent encore leur «belgitude », que ce soit sur le plan linguistique ou narratif (Hugo Claus, Pierre Mertens, Tom Lanoye, Jean-Pierre Verheggen ou Patrick Roegiers – très renommés par ailleurs – font exception à la règle). La production littéraire francophone en Flandre est pratiquement éteinte, les collaborations artistiques entre écrivains belges francophones et néerlandophones sont plus rares que jamais, il n’existe pas de politique littéraire commune, et les écrivains belges connaissent de moins en moins bien les oeuvres de leurs compatriotes de l’autre langue. On peut le regretter, bien sûr, comme on peut regretter le manque d’intérêt de quelqu’un pour son plus proche voisin. Mais regretter qu’il n’existe pas de véritable «littérature belge» n’est plus d’actualité. Les Lettres flamandes et les Lettres belges d’expression française se portent bien, et la plupart des auteurs ne s’embarrassent plus des frontières régionales, nationales ou linguistiques.

Les textes de cette publication ont été rassemblés à Passa Porta, l’un des rares endroits en Belgique où des écrivains belges flamands et francophones se rencontrent et collaborent de temps à autre autour de projets artistiques. Passa Porta est une maison belge, dans le sens que des collaborateurs tant flamands que francophones y travaillent, mais elle ne s’appelle pas pour rien «Maison internationale des littératures». En cette Maison, des écrivains belges flamands et francophones de différentes générations sont présentés au public dans un contexte de dimension internationale, où la qualité et la pertinence littéraire importent plus que l’origine ou la représentativité identitaire. Durant le Festival Passa Porta bisannuel comme au sein du programme saisonnier de Passa Porta, de nombreuses occasions sont offertes aux écrivains et aux lecteurs de Belgique de faire connaissance les uns avec les autres ainsi qu’avec des penseurs et des auteurs du monde entier. Une ville telle que Bruxelles, au centre de la Belgique et de l’Europe, est le lieu idéal pour ce faire. Bruxelles n’est-elle pas avant tout une « ville passage », une ville qui ne peut imposer d’identité unidimensionnelle, une ville où une diversité de langues et de cultures peuvent à souhait se croiser, se confronter et se ressourcer ?
(Traduction : Danielle Losman)

NEDERLANDS

Fragment uit het voorwoord van Piet Joostens (Het beschrijf) voor MEET n° 14, 'Bruxelles', Saint-Nazaire (Frankrijk)

België heeft altijd veel en veel interessante schrijvers voortgebracht, maar een Belgische literatuur heeft nooit werkelijk bestaan. De meest voor de hand liggende verklaring voor de afwezigheid van een nationale literatuur in België is het ontbreken van een eigen, gemeenschappelijke taal, maar die verklaring alleen kan niet volstaan. Moderne naties hebben zich altijd bijzonder inventief getoond in de constructie van culturele identiteiten, dus waarom zou een jong land als België, ontstaan in het midden van de eeuw die uitblonk in het cultiveren van nationale literaturen, er niet in slagen om een meertalig literair systeem te ontwikkelen?

Verstokte Vlaams-nationalisten zullen ongetwijfeld antwoorden dat het toenmalige (Franstalige) Belgische establishment gewoon niet geïnteresseerd was in een cultuur in de Vlaamse volkstaal en dat het van meet af aan een eentalig Frans België nastreefde. Zij brengen vooral graag allerlei Nederlandsvijandige uitspraken in herinnering, zoals het beruchte ‘La Belgique sera latine ou ne sera pas’ van de aartsconservatieve kardinaal Mercier. Maar zoals zo vaak in België is de realiteit ook hier veel complexer. Als we de memoires van de romantische Antwerpenaar Henri Conscience, nota bene de godfather van de Vlaamse literatuur en een van de helden van het Vlaamse nationalisme, mogen geloven, waren de eerste Belgische regeringen de ontwikkeling van een Nederlandstalige Vlaams-Belgische literatuur naast een Franstalige juist bijzonder genegen. Conscience, de auteur van De leeuw van Vlaanderen die de geschiedenis in zou gaan als ‘de man die zijn volk leerde lezen’, was de zoon van een soldaat van Napoleon uit Besançon en een ongeletterde Vlaamse vrouw. In Geschiedenis mijner jeugd (1888) vertelt hij hoe hij na zijn enthousiaste deelname aan de Belgische onafhankelijkheidsstrijd (1830-1831) genoeg kreeg van zijn hoogromantische Franse verskunst en verhalen in zijn moedertaal begon te schrijven, naar eigen zeggen gedreven door zijn Belgisch ‘nationaal gevoel’. Wanneer Conscience zijn romandebuut publiceert, wordt hij prompt ten paleize ontboden door Leopold I, die hem 400 francs toestopt en hem (weliswaar in het Frans) aanmoedigt om ter meerdere eer en glorie van het jonge België vooral in het Vlaams te blijven schrijven: ‘Gij schrijft Vlaamsch? Het verheugt mij te zien, dat men ook de taal van Vlaanderen, van dit aanzienlijke gedeelte des vaderlands, beoefent. Vermits er in België meer dan ene landstaal bestaat, is het goed dat men zich van beiden, tot de algemeene beschaving des volks en tot staving onzer nationaliteit, bediene.’

Tijdens dezelfde audiëntie draagt de Belgische vorst Conscience zelfs op om in zijn proza zo weinig mogelijk Latijnse en Franse woorden te gebruiken, zodat hij zich kan onderscheiden van de toenmalige precieuze mode in de Hollandse literatuur. De in het Nederlands geschreven literatuur van Leopolds onderdanen klonk met andere woorden best zo Vlaams mogelijk, zodat ze als bij uitstek Belgisch kon worden gepercipieerd.

In het jonge België was literatuur nog een affaire d’État. Ook al was het Frans tot in 1898 de enige erkende landstaal en werd het middelbare onderwijs in Vlaanderen pas vanaf 1883 geleidelijk aan vernederlandst, toch werd de Vlaamse ‘couleur locale’ van de literatuur in België eerder gestimuleerd dan gedwarsboomd. Het nieuwe koninkrijk had er veel baat bij om zich ook in artistiek opzicht te legitimeren, en dat gebeurde onder meer door zich cultureel te onderscheiden van zijn vorige (Franse en Nederlandse) overheersers. Ook toonaangevende Franstalige Belgische schrijvers gebruikten lange tijd volop Vlaamse ingrediënten om hun originele ‘belgitude’ te onderstrepen en een verschil met de Franco-Franse literatuur te maken: denk maar aan titels als La légende d’Ulenspiegel van Charles De Coster, Bruges-la-morte van Georges Rodenbach, Nos flamands, het debuut van de naturalist Charles Lemonnier, Les Flamandes van Emile Verhaeren, de roman La comtesse des digues van Marie Gevers of Masques ostendais van de toneelschrijver Michel de Ghelderode. Opvallend genoeg werden de Waalse cultuurelementen veel minder ingezet. Voor een stuk ongetwijfeld omdat de bekendste Belgische schrijvers een Vlaamse achtergrond hadden, maar zeker ook omdat Vlaamse referenties een exotisch je-ne-sais-quoi hadden dat door zijn andersheid in het buitenland goed herkenbaar was en voor ‘typisch Belgisch’ door kon gaan. Vlaams-nationalisten zullen het waarschijnlijk niet graag horen, maar er valt historisch gesproken veel voor te zeggen om juist de (oorspronkelijk tweetalige) Vlaamse literatuur te beschouwen als een Belgisch cultuurproduct par excellence.

Vandaag is dit constitutieve ‘Vlaamse fantasme’ in de Belgische literatuur zo goed als helemaal uitgewerkt, zowel in de Franstalige als in de Nederlandstalige literatuur van Belgische bodem.Ook zijn er de laatste decennia nog maar weinig auteurs die hun ‘belgitude’ taalkundig of inhoudelijk thematiseren (Hugo Claus, Pierre Mertens, Tom Lanoye, Jean-Pierre Verheggen of Patrick Roegiers zijn – weliswaar bekende – uitzonderingen op de regel). De Franstalige literaire productie in Vlaanderen is zo goed als uitgedoofd, de artistieke samenwerkingen tussen Franstalige en Nederlandstalige Belgische schrijvers zijn schaarser dan ooit, er is geen gezamenlijk literair beleid, en Belgische schrijvers zijn steeds minder bekend met het werk van hun anderstalige landgenoten. Men kan dit zeker betreuren, zoals men het gebrek aan belangstelling voor iemands naaste buren kan betreuren. Maar betreuren dat er geen werkelijke ‘Belgische literatuur’ bestaat, is niet meer van deze tijd. De Vlaamse en Franstalig Belgische letteren doen het goed, en het merendeel van de auteurs laat zich nauwelijks nog iets gelegen aan taal- en landsgrenzen.

De teksten in deze publicatie werden verzameld in het Brusselse literatuurhuis Passa Porta, een van de weinige plekken in België waar Vlaamse en Franstalig Belgische schrijvers elkaar ontmoeten en af en toe samenwerken rond artistieke projecten. Passa Porta is een Belgisch huis, in de zin dat er zowel Franstalige als Vlaamse medewerkers actief zijn, maar het noemt zich niet voor niets ‘internationaal literatuurhuis’. Het is de plaats waar Vlaamse en Franstalige Belgische schrijvers van verschillende generaties worden gepresenteerd in een internationaal georiënteerde context, waarbij literaire kwaliteit en relevantie belangrijker zijn dan herkomst of identitaire representativiteit. Zowel op het tweejaarlijkse Passa Porta Festival als binnen het seizoensprogramma van het literatuurhuis zijn er volop gelegenheden waarbij schrijvers en lezers uit België kunnen kennismaken met elkaar en met denkers en schrijvers uit de hele wereld. Een stad als Brussel is daar binnen België en Europa een ideale locatie voor. In de eerste plaats is Brussel immers een ville passage, een stad die geen duidelijke identiteit kan opdringen, maar waar verschillende talen en culturen elkaar volop kunnen kruisen, kunnen botsen én vernieuwen.

2 comments:

Piet Joostens said...

Reacties op bovenstaande tekst en op de vragen van de avond zijn hieronder erg welkom!

Piet Joostens said...

Vos réactions, en français ou en néerlandais, sont les bienvenues !